top of page

"Burn out" ou "épuisement professionnel", de quoi parle t'on ?

Dernière mise à jour : 24 déc. 2024


Aussi traduit par « épuisement professionnel » ou « usure professionnelle » en français, le burn-out désigne les conséquences d’un épuisement physique, psychique, cognitif et émotionnel qui intervient après que l‘individu a dû gérer trop longtemps une situation de stress au travail.


En Suisse, en 2022 (date de la dernière étude officielle), 22 % des personnes exerçant une activité professionnelle déclaraient se sentir de plus en plus souvent vidées émotionnellement dans leur travail, tandis que 23 % rapportaient un niveau de stress élevé au travail.[1] Ces chiffres soulignent l’ampleur du mal-être dans le monde professionnel.


Actuellement, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans sa Classification Internationale des Maladies (CIM-11) ne reconnaît le burn-out que comme un phénomène lié au travail et non pas comme une maladie ou un trouble psychiatrique à part entière. Selon elle, « Le burn-out est un syndrome conceptualisé comme résultant d'un stress chronique au travail qui n'a pas été correctement géré. Il est caractérisé par trois dimensions : 

1. Un sentiment de fatigue ou d'épuisement émotionnel ; 

2. Un détachement mental ou une attitude négative vis-à-vis du travail (cynisme ou dépersonnalisation) ; 

3. Une diminution de l'efficacité professionnelle. »[2]


Le burn-out est la conséquence à la fois de notre société actuelle, de notre environnement de travail, mais aussi de notre propre perception de ceux-ci et de nos prédispositions à faire face à leurs contraintes. Comme l’explique Pascal Chabot dans son ouvrage Global Burn-out, il est surtout la conséquence d’un trouble de la relation entre une société qui en demande toujours plus et des individus qui aimeraient continuer d’y trouver un sens, produisant la rupture d’un équilibre entre l’intuitif et la norme, la société et les individus…[3].


C'est un processus lent et insidieux, souvent précédé de 2 phases :

  • la phase d'alarme : elle est la réaction immédiate à un élément stressant. Le corps se met en alerte et va produire de l'adrénaline qui va modifier notre état physique et psychique afin de préparer l’individu à fuir ou à se battre (Freeze, Fight, Fly).


  • la phase de résistance : c'est une phase d'adaptation qui peut durer des mois voire des années. Les réponses physiques telles que l'accélération du rythme cardiaque ou de la respiration disparaissent, pouvant donner l'impression que nous nous habituons au facteur de stress. L’organisme se mobilise et les personnes peuvent se sentir plus performantes, moins sensibles à la douleur et plus concentrées. Pour tenir, l’organisme produit du cortisol pour maintenir ses fonctions. En contrepartie il inhibe certaines autres fonctions comme le système immunitaire.


  • la phase d'épuisement : elle survient quand l'organisme a été en sur-régime pour compenser le stress et ses effets pendant trop longtemps. L'individu est en état d'épuisement, avec un sentiment d’anxiété souvent ininterrompu.

    Cette phase peut également être évitée et remplacée par un retour à la normale après l'arrêt du stress et une période de repos.


Le stress n'est pas une émotion mais une réaction physiologique et psychologie réflexe de l’organisme face aux dangers[4] ou, du moins, à ce qu’il perçoit comme une menace pour son équilibre, sa recherche d’homéostasie. Il nous permet de nous adapter et survire à notre environnement et est donc indispensable, universel et protecteur. Il peut être considéré comme un « supercarburant permettant à l’organisme de fournir un effort physique immédiat »[5] et peut donc être stimulant en nous aidant à nous dépasser et à nous mobiliser.


Seulement, dans des contextes professionnels où les facteurs de stress s’accumulent ou se multiplient, et où il n’est pas toujours possible de proposer des solutions, nous allons avoir tendance à chercher à inhiber notre stress, par exemple pour conserver notre emploi. Le stress devient alors chronique et nocif pour le corps et l'esprit car il ne peut s’exprimer et s’accumule.


De même, « lorsqu’il y a un écart trop marqué entre la perception que l’on a des contraintes que nous impose l’environnement et la perception des ressources à notre disposition pour y faire face. »[6] 

Plus nous avons l’impression de subir notre cadre de travail sur la durée, et moins nous avons l’impression d’avoir de la marge de manœuvre pour y faire face, plus nous risquons donc de nous trouver en situation d’épuisement professionnel lié à ce stress chronique.



Quelles conséquences pour les individus ?

  • baisse de l'estime de soi

  • irritabilité, nerfs à fleur de peau, changement d'humeur, cynisme

  • fatigue continue voire insomnie

  • douleurs

  • découragement, dépression

  • angoisses

  • perte de performance et de créativité

  • perte de motivation et d'intérêt

  • sentiments négatifs à l'égard de soi même mais aussi parfois des autres…

-> voir la liste plus approfondie sur l'article dédié.


Pourquoi en entend-on + parler depuis quelques années ?


C'est d'abord pour des raisons économiques que l'on a commencé à étudier les effets du stress au travail.

Longtemps mal ou peu diagnostiqué, le burn out est encore parfois confondu avec une dépression alors que les traitements ne sont pas les mêmes.


Par le passé, la souffrance au travail était valorisée et vecteur d'une certaine fierté. Aujourd'hui nous aspirons à d'autres valeurs telles que l'épanouissement et le bien-être, augmentant ainsi notre sensation de frustration dans certains contextes. Car si le travail est souvent moins physique que par le passé, il est devenu plus pénible psychologiquement.


Comment s'en prémunir ?


Le burn out est la conséquence à la fois de notre environnement de travail, mais aussi de notre perception de celui-ci et de nos propres prédispositions à faire face à ses contraintes. Il existe différents modèles de conceptualisation du stress professionnel, que j'évoquerai dans d'autres articles, ainsi que différents échelles et questionnaires afin de mesurer notre risque de burn out.

Les principaux axes pour se prémunir du burn out restent :

  • faire de la prévention au niveau de l'entreprise et des managers pour essayer d'améliorer le cadre de travail et la prévention du burn out

  • améliorer sa gestion du stress en développant des ressources pour le repérer et le faire diminuer

  • être en mesure de repérer les signes avant coureurs et de réagir avant d'arriver en phase 3


Et si on y arrive déjà plus ?

  • demander un arrêt temporaire de travail à son médecin traitant

  • se faire accompagner par des professionnels


Je peux t'accompagner si:

  • tu rencontres des difficultés en lien avec le travail

  • tu aimerais œuvrer en amont et développer des ressources que tu pourras solliciter face à des éléments stressants.


Pour autant, je n'ai pas vocation à me substituer à une suivi médical et psychothérapeutique s'il y en a besoin.


Avec ma collègue Maëlle, nous proposons également du soutien spécialisé sur notre site


Et si tu as des questions, des réactions ou un avis à partager, n'hésite pas à le faire en commentaire :)



burn out

[1] https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/catalogues-banques-donnees.assetdetail.31866443.html consulté le 20/12/24 [2] Organisation mondiale de la santé. Classification internationale des maladies, 11ème révision (CIM-11). 2019 (consulté sur internet)

[3] Chabot, Pascal. Global burn-out. Nouvelle éd. Quadrige. Paris: PUF, 2017.

[4] Du Penhoat, Gaëlle. La boîte à outils de la gestion du stress. 2e éd. La boîte à outils. Malakoff: Dunod, 2023. p 11

[5] Cours de TCC 2ème année Relaxation et Psychologie, C. Rieder

[6] Bonnet-Suard, Agnès. Reconnaître le burn-out: agir contre l’épuisement émotionnel et se retrouver. Comprendre & agir. Paris: Éditions Eyrolles, 2020. P11

Opmerkingen


bottom of page